L'histoire de l'église

La construction de l’église remonte probablement à la période pré-romane, avec une apparence proche de celle que nous connaissons aujourd'hui : une abside carrée, deux chapelles latérales formant un transept et une nef relativement courte.

Le XVe siècle a été un temps de forte évolution pour la physionomie de l'église. Le chœur et les deux chapelles latérales sont dotées de voûtes en ogives. Une chapelle gothique est créée à l'intérieur du clocher sans qu'on sache si elle remplace une chapelle préexistante romane, où s'il s'agit d'une création. Dans le même temps, la nef d'origine est allongée : le mur extérieur témoigne de ces travaux avec son axe légèrement différent et les pierres qui ne s'emboîtent pas parfaitement dans celles de l'ancien mur. On a également réalisé des travaux d'aménagement intérieur dont les traces n'ont été retrouvées que récemment. En voulant mettre à l'abri des intempéries le retable, le comte de Panat, aidé d'Orest Ranum, a trouvé derrière celui-ci une niche de grande taille derrière l'autel comportant une statue de saint Jean-Baptiste privée de sa tête, avec une plus petite sur sa droite : il faut donc imaginer qu'au XVe siècle, l'autel était surmonté de cette grande niche gothique, la petite servant à ranger les objets destinés au culte. Dans les deux chapelles latérales, il semble que le même système ait existé même s'il ne s'agit que de suppositions, puisqu'elles ont été détruites.

Entretemps, des travaux d'agrandissement de la route conduisant au centre du village ont entraîné à la fin des années 1880 la destruction de la chapelle latérale sud, qui empiétait de 3 ou 4 mètres sur le chemin qu'on souhaitait édifier. La seconde chapelle, côté nord, est détruite peu après.

Le bâtiment perd rapidement sa toiture de bois au cours du XXe siècle, faute d'entretien. C'est à ce moment-là que disparaissent également les fresques romanes présentes sous l'enduit des murs, à cause de l'humidité. Les retables sont évacués en 1963 et la toiture finit par tomber elle aussi, laissant l'église dans l'état qui est aujourd'hui le sien.

Alors que le château nécessite une reconstruction au XVIe siècle, après les guerres de Religion, l'église n'est pas touchée : on la dote simplement d'un portail qui daterait de 1550 environ et d'un porche aujourd'hui disparu. C'est seulement au XVIIIe siècle que vont avoir lieu les travaux suivants, cette fois en lien avec le bâtiment seigneurial. En effet, les comtes agrandissent leur château, ce qui les conduit à boucher la fenêtre ronde se trouvant au-dessus de la niche de l'autel majeur.

À la Révolution, l'église de Panat devient propriété de la municipalité de Clairvaux. Elle devient succursale, elle est privée de desservant peu après le rétablissement du culte, ce qui entraîne une série de lettres, pétitions et démarches diverses de la part du comte et des paroissiens.

En 1878, après bien des débats, la fabrique vote pour la construction d'une église neuve, ce qui entraîne la désaffection de l'ancienne, qui est en outre dépouillée d'une partie de son mobilier et de ses dalles. L’ancienne église est vendue aux comtes de Panat en 1894, contre 800 francs. L’église retrouve alors sa situation originelle de chapelle du château.