Un château presque millénaire

La première mention du château de Panat date de 1062 : le fils du roi d'Angleterre, qui "voyageait par dévotion dans l'univers entier", passe par le Rouergue. Il trouve le monastère de Clairvaux ruiné. Il passe quelques jours au château de Panat et convainc les seigneurs rivaux de Panat et Cassagnes de cesser leurs querelles et de rétablir le monastère.
Les deux châteaux acceptent, et font des donations qui se poursuivent jusqu'au XIIIème siècle. La maison de Panat est alors parmi les plus importantes du Rouergue, tant par son ancienneté que par ses nombreux vasselages et des alliances contractées avec les meilleures familles du pays.

Cependant, dès la fin du XIIème siècle, la maison de Panat s'était divisée en plusieurs branches, qui toutes avaient leur part de seigneurie. Le château, considérable, se trouvait alors possédé et habité par plusieurs seigneurs qu'on désignait sous le nom de cavalhers de Panat. La réunion de ces guerriers distingués par leur naissance et leur noble profession avait fait de Panat une véritable place d'armes. C'est en même temps un asile pour les damoiseaux sans fortune, une école d'honneur où ces jeunes guerriers allaient se former aux vertus dont les éperons dorés devaient un jour être la glorieuse récompense.

Dès 1567, le manoir primitif était fort délabré, et le Sénéchal du Rouergue rendit cette année-là une ordonnance au sujet des impositions qu'il convenait de faire pour le réparer.

Il est probable que de nombreuses modifications furent alors faites au bâtiment au cours du XVIIème siècle, par la famille d'Adhémar, qui avait récupéré la propriété du château. C'est vraisemblablement à cette époque qu'on perça les vastes fenêtres sur la façade Sud, et qu'on créa le grand escalier intérieur. En 1714, la dernière aile est construite, reliant le château au clocher de l'églisee.

Au cours du XXème siècle, faute d'entretien, le château se dégrade, jusqu'à perdre sa toiture. On dit qu'il pleuvait alors jusqu'au rez-de-chaussée ! Quelques travaux sont alors réalisés, qui sauvent le bâtiment principal, mais laissent l'intérieur et les autres bâtiment (église, écurie) dans l'état que nous connaissons aujourd'hui.